Le blé sous contrat n'empêche pas les fl Le blé sous contrat n'empêche pas les fluctuations de prix
Jean-Claude Carré gère une partie de ses prix de vente via les marchés à terme.
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Aux côtés de son frère avec lequel il est associé en Gaec, Jean-Claude Carré cultive 250 ha dans l'Eure-et-Loir. Le siège de l'exploitation est situé à Thimert-Gâtelles, mais la ferme est divisée en deux, avec un autre site à 30 km.
EN CHIFFRESA Thimert-Gâtelles dans l'Eure-et-Loir• Surface : 250 ha sur deux sites distants de 30 km • Main-d'oeuvre : 2 UTH (Gaec entre frères) • Cultures : blés (dont 75 % de blé de force), colza, lin oléagineux et alimentaire • Capacité de stockage : 1.500 t |
« Nous cultivons essentiellement du blé et du colza avec un peu de lin pour l'alimentation animale et humaine, explique-t-il. Notre particularité est d'avoir 75 % de notre surface de blé composée de six ou sept variétés différentes de blés de force ou améliorants. »
Ces blés sont semés sous contrat avec la coopérative agricole de la Beauce et du Perche (Cabep), et le négociant Soufflet. Mais ces engagements de production n'empêchent pas le Gaec de faire jouer les fluctuations de marché.
« Dans le contrat, seule la prime est fixée (différence entre le prix du blé de force et le prix du blé de catégorie 1 (cat. 1), explique l'agriculteur. Une fois cette "prime" gravée dans le marbre, libre à nous de vendre lorsque les prix du blé "cat. 1" nous semblent intéressants ou selon les besoins de trésorerie. En général, nous réalisons le déstockage au cours de décembre-janvier, afin de libérer les cellules pour le 15 février, en fin de période creuse. »
Jean-ClaudeCarré : « En général, nous réalisons le déstockage en décembre et janvier, afin de libérer les cellules pour le 15 février. »
« On est apprenti tous les ans sur les marchés, sourit Jean-Claude Carré, et j'adapte mes décisions à chaque campagne. »
Une fois le blé livré, les producteurs peuvent continuer de rester sensibles aux variations de prix, par le truchement de leur compte sur les marchés à terme.
Une mécanique maîtrisée
Formé au Matif depuis 1997, Jean-Claude a bien compris comment déconnecter la gestion des flux de marchandise de la fixation de son prix de vente. Une mécanique qui oblige à être très réactif, vu la volatilité des marchés.
Les exploitants songent d'ailleurs à s'équiper d'une tablette numérique reliée à internet, pour pouvoir passer leurs ordres directement aux champs. « On est apprenti tous les ans sur les marchés, sourit Jean-Claude Carré, et j'adapte mes décisions à chaque campagne. »
Agrément collecteur : comment se positionner ? « La difficulté est de constituer un réseau » « La simplification de la déclaration des céréaliers en tant que collecteur devrait nous permettre de travailler plus étroitement avec des éleveurs de porc et de volaille notamment et de construire une relation dans le temps », espère Jean-Claude Carré. En effet, les transactions directes entre éleveurs et céréaliers sont aujourd'hui freinées par le fait que l'acheteur ou le vendeur doit légalement avoir le statut collecteur, même si l'échange est réalisé par un intermédiaire tel qu'un courtier. « La grosse difficulté est de mettre en place un réseau. Nous sommes dans une région de producteurs de céréales, nous ne connaissons pas les utilisateurs, regrette Jean-Claude. Pour amorcer la pompe, je pense que les courtiers ont un rôle majeur à jouer. Ils pourraient inciter les éleveurs à lancer des appels d'offres, et mettre en face les producteurs de grains. Cela pourrait créer une dynamique et intéresser certains céréaliers à se déclarer collecteurs. Ensuite, à nous (céréaliers) de prendre des assurances pour défaut de paiement. Quant à la logistique, le respect de la qualité..., on sait déjà le faire. Et pour le paiement des taxes, on fera travailler un peu plus nos comptables. » |
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